DROIT DES AFFAIRES
L'enseignement par les cas pratiques

Les frasques de Lolo Bigoudi
Destiné aux enseignants et étudiants en Droit
Lolo Bigoudi et La petite Varsovie
Un exemple de cas pratiques parmi d'autres ...
Lolo Bigoudi est une ancienne star du grand écran dont la renommée mondiale –cantonnée semble-t-il au Sud-ouest de la France - n’est curieusement due qu’à un seul film (mais quel film !) : « Salut Ginette, bonsoir Clara ». Lolo est aussi une grande amoureuse, victime de « loves at first sight » réciproques et récurrents, disons-le. On ne compte plus les acteurs et metteurs en scènes connus qui sont tombés dans ses filets : Jean-Paul B., Alain D., Clint E., Woody A., Claude L., Louis de F. et même Gérard D., selon le magazine de la presse people « Ici les potins » (entre autres). Hélas, nous connaissons tous l’esprit frelaté de ce monde fait d’illusions et de paillettes, qui finalement n’a jamais vraiment compris Lolo : toujours cantonnée à des seconds rôles, puis à des rôles de simple figuration, et pour finir utilisée dans des spots publicitaires - en dernier lieu pour la marque de couches-culottes « FESSOSEC », qui gardent les fesses des bébés au sec -, elle n’a jamais pu exprimer son véritable talent. La fracassante traversée du désert qu’elle a connu ensuite lui a finalement fait comprendre que le cinéma, ce n’était pas pour elle (donnant ainsi raison à son grand-père qui, derrière son comptoir de « La petite Varsovie », lui a toujours reproché sa « folie des grandeurs » en levant les yeux au ciel). « Ce n’est pas le cinéma qui ne veut pas de moi; c’est moi, la grande Lolo, qui ne veut plus de lui », s’est-elle alors justifiée avec beaucoup de dignité, il faut le reconnaitre ; tout en étant bien consciente de la nécessité de se « recycler », comme elle le dit avec son franc-parler habituel. Mais dans quoi ? Comme il n’y a pas de sot métier, la brave Lolo s’est essayé un peu à tout. Au fil de nos cas pratiques, nous l’avons ainsi rencontrée en serveuse de restaurant, en secrétaire de dentiste, en fonctionnaire de mairie, en créatrice d’articles de mode, etc. Elle a aussi été agricultrice (après avoir regardé toutes les saisons de « L’amour est dans le pré »), cuisinière-pâtissière (suite à l’émission « Top chef) », et même contorsionniste (« La France a un incroyable talent »). Surtout, elle a tenté de reprendre le commerce de ses grands-parents, « La petite Varsovie » dont nous parlions plus haut, cette épicerie/traiteur spécialisée dans les produits d’Europe de l’est : vodka, Krupnik, blinis, caviar, harengs fumés, cornichons, bagels, gefilte fish pour les fêtes, kniches, klops, piroguis, sernik, etc. Papy et Mamie Esther ont toujours travaillé dans la boutique, qu’ils ont achetée en 1937 et récupérée en 1945, et ils n’y ont jamais apporté la moindre touche de modernité : comme on dit, elle est « dans son jus », et c’est ce qui en fait tout le charme, renchérissent à l’envi les grands-mères du quartier, qui viennent y passer leurs après-midis en gémissant sur leurs rhumatismes et en répétant en boucle que « c’était mieux avant ». Hélas, le temps a fait son œuvre, et aujourd’hui, les grands-parents sont fatigués (parfois même, dans certains cas pratiques, le grand-père est mort, paix à son âme ; mais il se retourne souvent dans sa tombe, en raison des frasques de Lolo). Cependant, Mamie Esther, elle, est toujours là, bon pied bon œil - du moins pour donner des conseils avisés et faire des raisonnements -, et elle a confié la boutique à sa petite-fille préférée, sa « Lolinka » chérie (vous aurez reconnu Lolo). Une Lolinka qui entend bien gérer les choses à sa manière, et non reproduire bêtement les habitudes d’avant-guerre contractées par Papy et Mamie Esther, qui sont plus que dépassées : « Non mais sans blague, dit-elle avec sa distinction coutumière : il faut vivre avec son siècle ! ».



